Journée mondiale de la prématurité : les soins pour bébés prématurés

publié le 29 novembre 2024

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Des soins spécifiques pour un développement optimal des bébés prématurés

Les bébés prématurés, ces petits êtres nés avant terme, nécessitent une attention particulière et des soins adaptés à leur fragilité. Leur arrivée précipitée suscite souvent des interrogations chez les parents et les proches : quels sont leurs besoins spécifiques ? Combien de temps resteront-ils hospitalisés ? Quels soins leur sont prodigués ? De l’environnement protecteur de la couveuse à l’alimentation adaptée à leur immaturité, chaque détail compte pour les accompagner dans leur développement. En comprenant les étapes clés de leur prise en charge, ce parcours, bien qu’exigeant, peut être mieux appréhendé.

Définition des stades de la prématurité (seuil en semaines d'aménorrhée)

La prématurité est classée selon le nombre de semaines d’aménorrhée (SA) au moment de la naissance. Un bébé est considéré prématuré lorsqu’il naît avant 37 SA, mais tous ne présentent pas le même degré de vulnérabilité.

Ainsi, on distingue trois grandes catégories :

  • La prématurité dite "légère" concerne les naissances entre 32 et 36 SA. Ces bébés nécessitent généralement une surveillance minimale, car leurs organes sont presque matures.
  • La grande prématurité, pour les naissances entre 28 et 32 SA, implique souvent une hospitalisation prolongée et une assistance médicale soutenue.
  • Enfin, la très grande prématurité, définie par une naissance avant 28 SA, représente le plus haut niveau de fragilité. Ces nouveau-nés demandent des soins intensifs pour compenser l’immaturité de leurs organes vitaux.

Ces distinctions ne sont pas qu’un simple découpage médical : elles traduisent les défis uniques que chaque bébé devra relever, en fonction de son degré de prématurité. Plus l’immaturité est grande, plus les soins devront être précis et intensifs.

Combien de temps reste un enfant né prématuré à l'hôpital ?

La durée d’hospitalisation varie selon la prématurité et l’état de santé du bébé. Chaque histoire est unique, et aucune règle universelle ne s’applique. En général, les prématurés restent hospitalisés jusqu’à la date théorique du terme. Par exemple, un enfant né à 34 SA pourra rentrer à la maison plus tôt qu’un autre né à 26 SA. Pour les grands et très grands prématurés, une hospitalisation de plusieurs mois en unité spécialisée est souvent nécessaire.

Ce séjour prolongé répond à des objectifs précis : stabiliser les fonctions vitales du bébé et préparer son retour à la maison. Les équipes médicales s’assurent que le nouveau-né peut respirer sans assistance, maintenir sa température corporelle et s’alimenter correctement. Ces étapes, bien qu’exigeantes, représentent autant de jalons vers une sortie sereine.

Quelle est la prise en charge des bébés prématurés hospitalisés ? 

La prise en charge des bébés prématurés repose sur une expertise pluridisciplinaire. Pédiatres spécialisés en néonatologie, infirmières, auxiliaires de puériculture et autres professionnels collaborent pour répondre aux besoins complexes de ces nouveau-nés.

Les bébés sont généralement placés en couveuse, un environnement qui reproduit, autant que possible, la sécurité de l’utérus. Cet espace protégé régule leur température corporelle, minimise les bruits et réduit les risques d’infection.

Mais la prise en charge ne s’arrête pas là. L’alimentation est adaptée en fonction de leur immaturité digestive : si le bébé n’est pas capable de téter, une sonde gastrique est utilisée pour l’alimenter avec du lait maternel, parfois enrichi pour couvrir ses besoins spécifiques. Les signes vitaux, comme la respiration, le rythme cardiaque et la saturation en oxygène, font l’objet d’une surveillance constante, car la moindre variation peut signaler une complication.

Les parents, malgré le contexte médicalisé, jouent un rôle fondamental. Leur présence n’est pas seulement rassurante, elle est thérapeutique. Le contact peau à peau, ou méthode kangourou, est encouragé pour ses nombreux bienfaits : régulation thermique, amélioration des fonctions vitales et renforcement du lien affectif.

Bébé prématuré

Quels sont les trois éléments de surveillance d'un nouveau-né prématuré ?

Surveiller un bébé prématuré, c’est avant tout anticiper et prévenir. Trois aspects clés concentrent l’attention des équipes médicales :

  • La respiration, car les poumons immatures peuvent entraîner des apnées ou une insuffisance respiratoire. Une assistance ventilatoire est parfois indispensable pour les bébés les plus fragiles.
  • La température corporelle, qui doit être rigoureusement maintenue. Les prématurés sont particulièrement sensibles au froid en raison de leur faible réserve de graisse et de l’immaturité de leur système de thermorégulation.
  • L’alimentation et la croissance, car chaque millilitre de lait compte. Leur système digestif immature nécessite un suivi nutritionnel précis pour garantir une prise de poids régulière et éviter les complications digestives.

Ces trois piliers sont interdépendants : une respiration efficace aide à stabiliser la température, tandis qu’une alimentation adaptée soutient à la fois la croissance et les fonctions vitales.

Quel est le besoin le plus important pour un prématuré en couveuse ?

La priorité absolue pour un prématuré en couveuse est de maintenir une température corporelle stable. Les bébés prématurés, en raison de leur immaturité, perdent rapidement de la chaleur et sont à risque d’hypothermie, ce qui peut compromettre leurs fonctions vitales. La couveuse recrée un environnement contrôlé, permettant de compenser cette incapacité à réguler leur température.

Cependant, son rôle ne se limite pas à cet aspect thermique. Elle protège également le bébé des stimuli extérieurs, comme les bruits excessifs ou la lumière trop intense, tout en réduisant les risques d’infections. Elle devient un cocon temporaire, un substitut de l’utérus, où le bébé peut poursuivre son développement en toute sécurité.

Quel type de lait privilégier pour les biberons des bébés né prématurés ? 

Le lait maternel est l’aliment de choix pour les bébés prématurés. Il est riche en nutriments essentiels, en anticorps et en facteurs de croissance spécifiques qui soutiennent la maturation de leur système immunitaire et digestif. Lorsqu’un allaitement direct n’est pas possible, le lait peut être exprimé, puis administré via une sonde gastrique ou un biberon. Dans certains cas, un enrichissement est nécessaire pour répondre aux besoins énergétiques et nutritionnels accrus des grands prématurés.

Si l’allaitement maternel n’est pas possible, des laits maternisés spécifiques pour prématurés existent. Ces formules adaptées contiennent un apport renforcé en calories, protéines et minéraux pour soutenir une croissance optimale. Ainsi, chaque goutte donnée est optimisée pour aider le bébé à combler son retard de développement.

Je trouve le lait adapté à mon bébé prématuré

Que peuvent faire les parents pour aider leur nourrisson ?

Les parents jouent un rôle central dans le rétablissement et le bien-être de leur bébé prématuré. Leur simple présence à proximité du nouveau-né, en couveuse ou en unité de soins intensifs, contribue à rassurer et apaiser l’enfant. Participer aux soins quotidiens, comme le change ou la toilette, permet également de renforcer le lien affectif et de donner aux parents un sentiment d’utilité dans cette période difficile.

Le contact peau à peau, ou méthode kangourou, est une pratique fortement encouragée. Au-delà du renforcement du lien parent-enfant, il offre des bienfaits physiologiques mesurables : stabilisation de la fréquence cardiaque, amélioration de la respiration et régulation thermique. Les parents peuvent également parler doucement à leur bébé, car leur voix familière est un facteur apaisant et stimulant.

Cependant, ce rôle actif peut s’accompagner d’un stress important. Ressentir de l’anxiété ou un sentiment d’impuissance face à la situation est courant. Pour surmonter ces émotions, les parents peuvent se tourner vers des groupes de soutien, des associations dédiées ou des services d’accompagnement, tels que les assistantes sociales. Ces ressources leur offrent un espace pour partager leurs expériences et trouver du réconfort auprès d’autres familles vivant des situations similaires.

Que se passe-t-il lors du retour à la maison ? 

Le retour à la maison marque une étape essentielle, pleine d’émotions, et parfois appréhendée par les familles. Si le suivi médical intensif en milieu hospitalier est derrière eux, l’accompagnement ne s’arrête pas là. Des rendez-vous réguliers avec le pédiatre permettent de surveiller la croissance, de vérifier que le développement se déroule normalement et d’ajuster le calendrier vaccinal si nécessaire. Certains bébés prématurés nécessitent également des soins spécifiques, comme des séances de kinésithérapie pour prévenir ou traiter des troubles moteurs ou respiratoires. Avec le temps, la fragilité des premiers jours laisse place à la joie de voir son enfant grandir et s’intégrer dans la vie familiale.

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