En février, le monde se réunit pour sensibiliser à l’utilisation des téléphones portables au quotidien. Depuis 2004, le 6, 7 et 8 février sont dédiés à la déconnexion, on parle des journées mondiales sans téléphone.
De l'outil indispensable à l'addiction…
De nos jours, les téléphones portables sont devenus quasi indispensables. D’après une recherche menée par l'INSEE, en 2021, environ 95 % de la population de plus de 15 ans possède un téléphone portable, dont 77 % détiennent un smartphone. Avoir toute sa vie dans sa poche est devenu une norme. Mais ce n’est pas sans conséquences sur notre santé. Depuis de nombreuses années, une multitude d'études ont démontré l’impact de l'usage des smartphones sur le sommeil, la dépression, l'anxiété et la productivité, sans négliger les conséquences sociales et l'isolement que cela pourrait provoquer.
En moyenne, en France, les utilisateurs passent 5 heures et 7 minutes par jour sur leur smartphone, soit près d'un tiers de leur journée, selon le rapport annuel de Data.ai. Cet appareil est devenu une partie intégrante de notre quotidien : travail, jeux, actualités, et même pour les tâches courantes comme faire ses courses ou se déplacer. Progressivement, son recours systématique alimente la dépendance numérique, et certains parlent désormais de "nomophobie", une addiction moderne au portable.
La “nomophobie” est la contraction de “no mobile phone phobia” (la phobie de ne pas avoir son téléphone mobile), également appelée "mobidépendance". Ce trouble se manifeste par une vérification compulsive du téléphone, des notifications et des réseaux sociaux, mais il se caractérise également par une anxiété liée à l'absence du téléphone, à une batterie faible ou à la peur de le perdre. Cette dépendance peut parfois mener à des crises d'angoisse.
Selon une étude de l’Observatoire Santé PRO BTP, environ 21% des individus se déclarent “incapables de rester une journée sans téléphone portable”. Et vous, qui lisez cet article, peut-être depuis votre portable, souffrez-vous de mobidépendance ? Explorons ensemble ce phénomène et découvrons nos recommandations pour nous déconnecter.
Mais pourquoi devrais-je me séparer de cet outil qui fait partie intégrante de mon quotidien ?
Optimisez votre productivité : L'exposition constante aux contenus digitaux vous distrait et nuit à votre concentration, affectant directement votre efficacité au travail.
Renforcez votre santé mentale : L'absence de notifications peut parfois engendrer des pensées négatives, comme le sentiment d’être délaissé. En évitant "l’hyperconnexion", vous pouvez vous débarrasser de ces inquiétudes superflues et renforcer votre vie sociale en personne.
Réduisez votre stress professionnel : Le droit à la déconnexion en France vous permet de respecter votre temps personnel. Nombreux sont ceux qui ressentent une pression à rester joignables, notamment par leur supérieur, ce qui peut entraîner une forte culpabilité ou un mal-être. Rassurez-vous, la loi est de votre côté : profitez de vos horaires de déconnexion pour vous ressourcer.
Améliorez votre sommeil : Réduire votre temps d'écran, plus particulièrement l'exposition à la lumière bleue des appareils tech, vous aide à vous endormir plus facilement et à favoriser un meilleur sommeil.
Allégez votre charge mentale : La surcharge d'informations constantes, créée par les notifications, provoque une pression mentale. En vous déconnectant, vous permettez à votre esprit de se reposer et de se recentrer.
Stimulez votre créativité : En limitant la quantité d'informations que vous assimilez, vous offrez à votre esprit la place nécessaire pour laisser libre cours à ses idées et stimuler votre créativité.
Alors comment combattre cette dépendance numérique et se libérer de l’hyperconnexion ?
Comme pour toute addiction, il ne s’agit pas d’essayer d’arrêter du jour au lendemain, heureusement, il existe 3 journées mondiales dédiées à sensibiliser à la déconnexion !
Premiers pas :
- Observez votre comportement et analysez votre degré d’addiction à votre smartphone. La plupart des portables proposent des rapports détaillés de votre usage. Identifiez vos habitudes d’utilisation : quelles applications utilisez-vous le plus ? À quels moments ? Et pourquoi ?
- Sollicitez votre entourage et partagez vos observations avec vos proches. Peut-être qu’ils souhaiteront eux aussi participer. Vous imaginez bien que, si par exemple, votre conjoint vous sollicite toute la journée alors que vous essayez de réduire votre dépendance au téléphone, cela peut nuire à vos efforts.
- Déterminez vos priorités et visualisez clairement les moments, les situations et les personnes pour lesquelles vous devez être joignable. Cela vous permettra de déterminer les plages horaires dédiées à l’utilisation de votre téléphone.
Investissez du temps pour en gagner :
- Le paramétrage du téléphone est un excellent point de départ. Les notifications peuvent être source d’anxiété, certains se jettent sur leur portable à la moindre vibration. Identifiez ce qui est essentiel et réduisez votre temps passé devant l'écran. Un message de votre mère mérite peut-être votre attention, mais une notification pour un contenu drôle peut sûrement attendre. Désactivez les notifications des applications non essentielles et consultez vos réseaux sociaux lorsque vous le décidez, et non sous l’impulsion des alertes.
- La plupart des smartphones offrent des modes "sommeil" ou "ne pas déranger", qui vous permettent de choisir les applications que vous souhaitez bloquer. Ces modes vous permettent de recevoir vos notifications urgentes, mais pas les alertes aléatoires. Vous pourrez ainsi mieux gérer votre temps et vos priorités. Pas d'inquiétude, toutes vos notifications sont stockées en attendant que vous puissiez les consulter plus tard.
- N'oubliez pas de vous désabonner des spams, cela vous apportera tranquillité d'esprit et un gain de temps précieux, en n'étant plus constamment dérangé par des publicités.
Paramétrer votre smartphone et analyser vos habitudes peut prendre un peu de temps, mais c’est un investissement payant. Très vite, vous constaterez une amélioration de votre productivité et la sensation de vous libérer du poids de l’hyperconnexion.
Pour aller plus loin :
- De nombreux experts et thérapeutes recommandent de ne pas commencer sa journée par prendre son téléphone. Au réveil, essayez de ne pas y toucher pendant au moins une heure. Si besoin, revenez aux bonnes vieilles méthodes avec un réveil analogique !
"Cela nous prive de la possibilité de commencer notre matinée avec nous-mêmes, loin du bruit du monde. Nous méritons tous du temps au début de la journée pour entendre nos propres pensées et ressentir nos propres émotions” Annisa Pirasteh, thérapeute.
- De même le soir, l’INSV (l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance) recommande de laisser de côté les écrans au moins 1h30 avant de se coucher. Rappelons que la mélatonine est sécrétée dans l’obscurité. Commencez progressivement : d’abord 30 minutes, puis 45 minutes, 1 heure, jusqu’à atteindre une durée qui vous convienne. Ce n'est pas une bonne idée de vous imposer une contrainte trop sévère, car cela risque de rendre la démarche difficile à maintenir sur le long terme.
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En semaine, activez le mode "ne pas déranger" sur votre smartphone et ne consultez-le que pendant vos pauses. Cela vous aidera à rester pleinement concentré, sans que l'idée de vérifier votre smartphone ne vous distrait constamment. Au début, cela peut sembler difficile, mais un complément alimentaire pour la concentration peut vous aider à éviter que votre esprit ne divague vers votre téléphone.
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Encouragez votre entourage à faire de même, privilégiez les interactions en personne et modifiez vos habitudes ensemble !
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Profitez du temps gagné pour privilégier d’autres activités, stimulez votre créativité, et vous pourriez même réaliser que vous êtes plus heureux loin de votre téléphone.
L'essentiel est d'en prendre conscience, et c'est pour cela que les journées mondiales sans téléphone sont si importantes. Elles nous aident à réaliser à quel point nous pouvons en être dépendants et à quel point nous sommes constamment sollicités.
Les premiers jours peuvent être difficiles. Si vous avez un comportement "nomophobe", l'anxiété risque de vous submerger. Pour faciliter la transition, prenez des mesures pour vous détendre. Vous pouvez envisager des compléments naturels pour réduire l'anxiété et rendre ce processus plus facile.
Testez, testez, TESTEZ ! Challengez-vous, appliquez ces mesures, puis faites le point à la fin de votre essai. Comment vous sentez-vous ? Avez-vous l'impression de vous libérer d'un poids ? Votre charge mentale a-t-elle diminué ? Votre productivité s'est-elle améliorée ? Si ces petits tests ont eu un impact positif sur vous, envisagez d'intégrer ces conseils dans votre routine quotidienne.
Sources :
INSEE. (2022, January 4). 94 % des 15-29 ans ont un smartphone en 2021. INSEE.
Data.ai (a Sensor Tower Company). (2024). State of mobile 2024. Sensor Tower.
Observatoire Santé PRO BTP. Addiction aux écrans. Observatoire Santé PRO BTP.