Le mot "cancer" suscite souvent une onde de choc. Il éveille des peurs, des questionnements, mais aussi l’espoir, grâce aux progrès constants de la médecine. Comprendre ce qu’est réellement cette maladie, comment elle se développe et quels sont ses facteurs de risque, c’est déjà agir. Parce qu’en s’informant, on reprend une part de contrôle sur ce qui peut sembler incontrôlable.
Pourquoi cette journée ?
Chaque année, le 4 février, la Journée mondiale contre le cancer mobilise les pays à travers le monde afin de sensibiliser la population à cette maladie qui touche des millions de personnes. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le cancer est l’une des principales causes de mortalité à l’échelle mondiale.
Cette journée mondiale, portée par des acteurs majeurs comme l’Institut National du Cancer ou la Ligue contre le Cancer, vise à :
- Soutenir la recherche et l’innovation : contribuer à la mobilisation des ressources et aux avancées scientifiques pour l’amélioration des parcours de soins et l’augmentation des chances de survie.
- Encourager la prévention : rappeler l’importance des actions de dépistage pour favoriser une prise en charge rapide et améliorer les chances de guérison, tout en limitant les effets des traitements.
- Donner la parole aux patients : mettre en avant les défis physiques, émotionnels et sociaux que chacun doit surmonter pour lutter contre la maladie, les patients, mais aussi leur entourage.
- Réduire les inégalités : Des inégalités demeurent toujours dans le parcours de prise en charge des malades, en raison de leur situation sociale, de la région, du manque d’information ou d’assurance santé. Pourtant, un accès équitable aux programmes de prévention, de dépistage et de soins est essentiel pour offrir à chacun les mêmes chances de guérison.
Les chiffres clés
Selon l’Institut National du Cancer, le nombre de nouveaux cas de cancer en France a doublé entre 1990 et 2023. Une augmentation principalement liée à l’accroissement de la population et à son vieillissement, mais aussi à une augmentation des facteurs aggravants.
En 2023, cette pathologie représentait la première cause de mortalité chez l’homme, et la seconde chez la femme. Au cours de cette même année, on a dénombré 433 136 nouveaux cas, 57% d’entre eux ont touché les hommes, contre 43% pour les femmes.
Chez les hommes, les cancers de la prostate, représentant 24% des cancers masculins, du poumon (14%) et colorectal (11%) sont les plus fréquents. Du côté des femmes, les zones les plus touchées sont les seins (33%), le colon et le rectum (11%) ainsi que les poumons (10%).
En France, ce sont ainsi quatre cancers qui ont un impact majeur.
Le cancer du poumon
- Au centre des préoccupations de santé avec 30 400 décès en 2021, il est la 1ère cause de mortalité par cancer en France.
- Dans 80% des cas, il est dû au tabac.
- Les données montrent également une augmentation préoccupante chez les femmes : +4,3% par an depuis 2010.
- Face à ce type de cancer, seul un diagnostic précoce permet une chirurgie curative. Or, la majorité des malades sont dépistés à un stade avancé.
Le cancer du sein
- Il est la 1ère cause de mortalité par cancer chez la femme.
- 60% sont détectés à un stade précoce. Une prise en charge rapide permet aux malades d’être soignés plus facilement tout en limitant les séquelles.
Le cancer de la prostate
- 80% sont diagnostiqués alors qu’ils sont encore localisés à la prostate.
- Avec 59 885 nouveaux cas en 2018 et 9 200 décès en 2021 en France, il est le cancer avec le plus haut taux de survie nette standardisée : 93% en 2015.
Le cancer colorectal
- Il est la deuxième cause de mortalité par cancer chez l’homme et troisième chez la femme.
- Détecté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10, montrant l’importance des programmes de dépistage.
Même si ces cancers sont les plus courants, d’autres ne doivent pas être oubliés. Cancer du col de l’utérus, du pancréas ou encore de la peau, ces maladies peuvent toucher tout le monde.
Définition : qu’est-ce qu’un cancer ? Une tumeur ?
Le cancer commence au cœur même des cellules. Une cellule, qui devrait respecter l’équilibre de l’organisme, décide soudain de s’affranchir des règles. Elle se multiplie de manière incontrôlée, formant une masse appelée tumeur.
Mais toutes les tumeurs ne sont pas cancéreuses. Les tumeurs bénignes, bien que parfois gênantes, restent localisées et ne menacent pas directement la santé. En revanche, les tumeurs malignes peuvent envahir les tissus voisins et, pire encore, peuvent voyager dans le corps pour former des métastases.
C’est ce comportement invasif qui rend cette pathologie si redoutable.
Qu’est-ce qui provoque un cancer chez un patient ? Quelles sont les origines des tumeurs ?
Le cancer naît d’une cellule normale qui perd son équilibre à la suite de mutations génétiques. Ces mutations, comme des grains de sable dans une mécanique bien huilée, perturbent son fonctionnement.
Elles peuvent survenir par hasard, lors de la division cellulaire, mais elles sont souvent accélérées par des facteurs extérieurs : le tabac, l’alcool, les rayons UV du soleil, ou encore certains virus. Peu à peu, la cellule dévie de sa trajectoire et se multiplie de manière anarchique, formant une tumeur maligne.
Pour survivre, les cellules cancéreuses orchestrent même la création de nouveaux vaisseaux sanguins – un processus appelé angiogenèse – afin de s’alimenter. C’est une lutte acharnée pour leur survie, malheureusement au détriment de celle de l’organisme.
Combien de temps met un cancer pour se développer ?
Souvent silencieux, il peut se développer en douceur, pendant des années, sans laisser de traces visibles. Tout commence par une mutation dans une cellule, puis une série de divisions anormales.
Dans certains cas, il peut évoluer rapidement, mais le plus souvent, c’est un processus lent, qui peut s’étendre sur plusieurs décennies. C’est ce caractère insidieux qui rend le dépistage si précieux.
En détectant tôt un cancer, avant même qu’il ne provoque des symptômes, les actions de prévention et de dépistage peuvent sauver des vies.
Quels peuvent être les premiers signes ?
Les premiers signes sont souvent discrets, mais ils ne doivent pas être ignorés. Une masse sous la peau, une fatigue qui ne passe pas, une perte de poids inexpliquée, ou encore des changements cutanés inhabituels… Ces symptômes, bien que non spécifiques, peuvent être des signaux d’alerte.
Chaque type a ses particularités. Par exemple, une boule dans le sein ou sous l’aisselle peut évoquer un cancer du sein. Face à ces signes, consulter un médecin est une étape essentielle. Mieux vaut écarter un doute que de laisser une maladie progresser en silence.
Si vous notez une quelconque anomalie, il est important d’en parler à votre médecin. Les professionnels de santé sont là pour vous aider et poser un diagnostic clair et précis. Face aux maladies, un traitement mis en place rapidement et des soins adaptés augmentent les changes de guérison.
Évolution : quels sont les 4 stades de cette maladie ?
Celle-ci évolue comme une histoire, avec ses chapitres, chacun plus complexe que le précédent.
- Stade 0 – Le cancer in situ : À ce stade, il est confiné à l’endroit où il est apparu. Les chances de guérison sont excellentes si le traitement est administré rapidement.
- Stade I – Cancer localisé : La tumeur commence à croître, mais reste limitée à son organe d’origine. C’est encore une phase où l’espoir domine. Les traitements sont souvent efficaces, avec des chances de guérison élevées.
- Stades II et III – Cancer localement avancé : La maladie s’étend aux tissus voisins et parfois aux ganglions lymphatiques. À ce stade, le combat devient plus intense, mobilisant plusieurs armes thérapeutiques.
- Stade IV – Cancer métastatique : Il s’est propagé à d’autres organes. C’est souvent une phase de gestion et de contrôle, où l’objectif est d’offrir au patient la meilleure qualité de vie possible.
Pourquoi meurt-on d’un cancer ?
Le cancer peut bouleverser l’équilibre vital de l’organisme. En envahissant les organes essentiels, en détournant les ressources du corps, il compromet peu à peu leur fonctionnement.
Les métastases, lorsqu’elles touchent des organes comme le foie, les poumons ou le cerveau, rendent les traitements plus complexes et l’issue plus incertaine. Mais chaque avancée dans la recherche offre de nouvelles armes pour prolonger la vie et en préserver la qualité.
Quels sont les différents facteurs de risque des cancers ? Quelles sont les causes de cancer évitables ?
Si certaines causes échappent à notre contrôle, d’autres sont entre nos mains.
- Le tabac, responsable de nombreux cancers (poumons, bouche, vessie), reste la première cause évitable.
- L’alcool, consommé en excès, affecte le foie, la gorge ou les seins.
- Le soleil, lorsqu’il brûle la peau sans protection, peut provoquer des affections cutanées, notamment le mélanome.
- Une alimentation déséquilibrée, pauvre en fruits, légumes et fibres, augmente aussi les risques.
- L’inactivité physique, facteur de surpoids et d’obésité, joue un rôle dans le développement de plusieurs cancers.
Dans un monde où ces facteurs ne font qu’augmenter, il est plus qu’essentiel de prendre les mesures nécessaires pour améliorer sa santé. Adopter des gestes simples peut faire une grande différence : arrêter de fumer, bouger plus, se protéger du soleil... Chacun peut agir pour sa santé !
Certaines infections virales, comme le papillomavirus humain (HPV), peuvent être prévenues grâce à la vaccination, protégeant ainsi contre des cancers comme celui du col de l’utérus.