Dans un monde ultra-connecté, nous n’avons jamais autant parlé de solitude. Ce mal ronge et les institutions assistent, impuissantes, à cette épidémie mondiale, invisible, qui contamine la population.
C’est quoi la solitude ? Qui ça touche ? Quelles sont les conséquences ?
La solitude, c’est quoi ?
Il existe autant de solitudes que d'histoires personnelles mais la solitude n’a rien de négatif en soi. Si l’on prend la définition du dictionnaire, c’est être seul, sans contact avec un autre individu. Son aspect positif ou négatif dépend du fait qu’elle soit choisie ou non.
La solitude choisie, pour se retirer d’un environnement problématique, peut être nécessaire : elle permet de progresser dans un domaine, de s’éloigner de personnes néfastes ou simplement de se recentrer. Dans ce cas, elle est bénéfique et peut aider à se sentir mieux.
En revanche, elle devient négative lorsqu’elle est subie. Les conséquences sur le corps et l’esprit peuvent alors être lourdes et douloureuses.
Ça touche qui ?
Tout le monde, mais certaines typologies de personnes sont plus concernées que d’autres. En janvier 2024, l’IFOP a publié une étude indiquant que 46 % des Français se déclarent seuls. Ce chiffre atteint 71 % chez les jeunes de 18 à 24 ans. Parmi eux, 63 % souffrent de cette solitude, ce qui montre qu’elle est souvent non choisie.
Ce phénomène frappe particulièrement deux extrémités de la vie : les « jeunes » et les seniors. Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, environ 37 % sont touchées par la solitude.
À quoi c’est dû ?
On distingue deux types de facteurs :
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Les facteurs individuels : Ils sont généralement liés à des changements de vie, comme une séparation ou un changement de travail. L’isolement, dû à la vieillesse, à un handicap qui réduit les interactions sociales ou à une maladie immobilisante, est également fréquent.
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Les facteurs sociétaux : Le confinement a fait grimper en flèche le nombre de personnes se sentant seules à travers le monde. La pression sociale, notamment chez les jeunes, joue aussi un rôle. On leur répète qu’ils vivent les « meilleures années de leur existence », avec l’attente d’une période très active socialement. Cette dissonance entre attentes et réalité peut aggraver le sentiment de solitude.
Le paradoxe de la solitude
Sébastien Dupont, docteur en psychologie et thérapeute familial, souligne des contradictions étonnantes. Une personne entourée peut se sentir seule, tandis qu’une personne isolée peut ne pas ressentir de vide. Il observe aussi que les célibataires ont souvent des cercles sociaux plus dynamiques que les personnes en couple.
Le sentiment de solitude est donc avant tout psychologique. Chacun évalue ses relations selon ses propres critères. Lorsque l’on côtoie des personnes socialement très active, la notre peut sembler moins satisfaisante. Les réseaux sociaux, en valorisant des modes de vie idéalisés, accentuent ce décalage entre réalité et attentes
Ça fait quoi de ressentir la solitude ?
Les humains sont des êtres sociaux, et la solitude chronique peut favoriser le développement de maladies mentales.
Dans certains cas, elle mène à la dépression et à l’anxiété. Ce mal-être peut entraîner des pensées suicidaires. Une enquête de l’IFOP révèle qu’un jeune sur quatre en France a eu des pensées suicidaires, souvent liées à un sentiment de solitude.
Si une corrélation avec les maladies mentales semble évidente, les conséquences sur la santé physique sont parfois moins connues, mais tout aussi graves.
Le 15 novembre 2023, l’OMS a annoncé la création d’une nouvelle commission sur le lien social, face à la crise de qui touche le monde. L’organisation a souligné que la solitude peut être aussi nocive pour la santé que fumer 15 cigarettes par jour.
Les effets sont particulièrement marqués chez les personnes âgées. En 2024, The Lancet Healthy Longevity a publié plusieurs études sur le sujet. Ce rapport montre que la solitude augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de déclin cognitif.
Elle est également liée à une hausse des niveaux de cortisol, l’hormone du stress, ce qui peut entraîner de l’hypertension artérielle et une baisse de la fonction immunitaire.
Comment se sortir de la solitude :
Reconnaître et accepter la solitude
La première étape est de reconnaître que l’on se sent seul et d’en comprendre les causes : est-ce lié à un isolement physique, un changement de vie, ou un manque de connexions significatives ? Parler de ses sentiments avec une personne de confiance (ami, famille ou professionnel) peut aider à clarifier la situation.
Renouer avec ses proches
Reprendre contact avec des amis ou des membres de la famille peut sembler difficile, surtout après une longue période d’isolement, mais cela peut relancer des relations significatives. Proposez des activités simples comme une promenade, un appel téléphonique ou un café.
Participer à des activités sociales
Rejoindre des clubs, des groupes de loisirs ou une association comme Astrée, une asso qui œuvrent pour restaurer le lien social. Cela permet de rencontrer des personnes partageant les mêmes intérêts. Le bénévolat est également un excellent moyen de briser l’isolement tout en aidant les autres.
Développer une routine positive
Se fixer des objectifs simples comme une promenade quotidienne, une sortie hebdomadaire ou la participation à un atelier peut structurer les journées et créer des opportunités d’interaction. Intégrer des pratiques qui favorisent le bien-être tout au long de sa journée, comme la méditation, le yoga ou la lecture, aide à réduire le stress. Vous pouvez aussi prendre des fleurs de Bach qui favorise l'apaisement.
Exploiter le digital avec modération
Les outils numériques peuvent être utiles pour se connecter : rejoindre des forums ou des groupes en ligne sur des sujets d’intérêt commun. Toutefois, il est important d’éviter la surconsommation de réseaux sociaux et d'actu, qui peut accentuer le sentiment d'isolement et couper de la société.
Consulter un professionnel
Si la solitude devient envahissante ou si elle est associée à une détresse psychologique (dépression, anxiété), il est crucial de consulter un thérapeute ou un psychologue. Ils peuvent proposer des thérapies adaptées, comme la thérapie cognitive et comportementale.
Cultiver des liens authentiques
Plutôt que de chercher à multiplier les contacts, privilégiez des relations sincères et profondes. Il est préférable d’avoir un cercle restreint mais solide que de nombreux liens superficiels.
Prendre soin de soi
Investir dans son propre bien-être tout au long de la semaine aide à se sentir mieux dans sa peau et à renforcer sa confiance sociale. Nous disposons d'une grande variété de compléments alimentaires pour le sport, équilibrer l'alimentation ou avoir un sommeil plus réparateur.
S’ouvrir aux nouvelles expériences
Participer à des activités inconnues ou voyager seul(e) peut ouvrir une fenêtre vers des rencontres et aider à sortir de sa zone de confort.